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Newsletter N°7

Sommaire du petit Journal n° 7 (Février 2009)

  1. Les bénéficiaires
  2. Les parrainages
  3. Visite Médicale
  4. Nouvelle action : Les boka (lire bouka, traduire lépreux)
  5. Les médicaments
  6. L’atelier
  7. Le projet de la Villa Capricorne
  8. Le bilan 2008
  9. Les dons
  10. La vie quotidienne
  11. A savoir

Les bénéficiaires d’AiDeDuFa

Il a fallu intégrer des parents et des familles entières parmi les bénéficiaires nouvellement décelés, puis il y a eu deux naissances : Eliane et Léonardine !
136 AiDeDuFiens ! Eh bien, non : 143.
Deux femmes sont enceintes : Le planning des naissances se met en place lentement. Les femmes en parlent et certaines commencent à envisager la stérilisation. Pour les plus jeunes, nous avons proposé de tenir le calendrier des prises de contraceptifs (ces injections espacées de trois mois sont faciles à oublier) et cette solution les intéresse beaucoup : l’agenda se remplit petit à petit, discrètement.

Comme l’an dernier, nous avons la clé d’un entrepôt près du quartier d’Anosinako: en cas de cyclone, les sinistrés y seront à l’abri.
Gaël nous a épargné, mais la saison n’est pas terminée !

 

Les parrainages

Il y a actuellement 68 parrainages ! Nous remercions vivement les nouveaux parrains et les anciens qui les ont activement renseignés. AiDeDuFa englobe donc en plus des parrainés, 28 enfants parrainables !

 

Visite médicale

Elle aurait du se faire en novembre, mais voilà !
Ce fut tout de même une réussite sur deux samedis (24 et 31 janvier) puisque sur les 143 convoqués, nous n’eûmes seulement que 6 absents !
Cette fois, nous avions un grand espace : Dr Claude avait proposé son cabinet comme lieu de visite… Beaucoup plus près du quartier d’Anosinakoho et avec une grille-horaire pour les passages… tout s’est bien déroulé !

Vingt-sept malades ont eu des prescriptions (ordonnances, analyses, radio), tous les autres ont été vermifugés. Soixante-dix-sept personnes doivent aller chez le dentiste, et nous en avons trouvé un : celui de l’hôpital accepte de programmer des horaires pour l’association les mercredis après-midi. Peur panique à tout âge à l’égard ce corps de métier, nous accompagnerons les familles pour les premiers rendez-vous. Cinq enfants doivent passer le test d’Emmel pour déceler la drépanocytose… et toujours des problèmes respiratoires (ashmes et rhinites chroniques).

Les yeux : prochain départ de France pour Farafangana prévu mi mars 09… Si vous trouvez quelques paires de lunettes loupes pour la presbytie : nous sommes preneurs d’au moins 8 paires.

Dix-sept enfants sont repassés à la maison pour une nouvelle vérification de la taille et du poids… Le barême Unicef que nous utilisons pour dépister les cas de malnutrition , est pourtant tolérant pour les petits modèles mais ces enfants sont encore bien au dessous de la moyenne ! Pire exemple : Baomamy, 17 mois, mesure 80cm et pèse 6,5 kg.

Résultats : Des compléments alimentaires sont distribués pour 7 enfants depuis le 3 février : base de viande hachée, d’oeuf ou de poisson (100g) accompagné de carottes et autres légumes verts de saison, cresson, cristophine, taro… (même poids) ; nous confectionnons des sachets scellés que les mamans viennent chercher les mardis et vendredis. Une prochaine pesée fin mars donnera une idée de l’efficacité de l’action.

Coût des actions :
Visite médicale : 135 euros.
Compléments alimentaires, (Estimation : 700 ariary le repas soit 50 centimes d’euros ) une action sur deux mois, environ 160 euros.
Opération dentiste pour les 77 : soins et arrachages, environ 160 euros.
Un appareil dentaire coûte environ 15 euros… une vingtaine d’adultes est très handicapée soit 300 euros… envisageable par la suite.

Nouvelle action : Les boka (lire bouka, traduire lépreux)

Le lieu : Dans le quartier d’Ambohitrabo-Farafangana, une enceinte abrite 6 maisons pour 12 familles de lépreux guéris à la Léproserie attenante. Ces logements en dur ont été offerts par des irlandais en 2006.
En novembre 2008, les bailleurs ont demandé les services d’AiDeDuFa afin d’assister plus efficacement ces familles maudites. Deux objectifs : hygiène et nutrition. Suite à l’enquête Ambatoabo Kidy (retranscrite sur le site aidedufa.org et à votre disposition), nous avons faits des propositions. Nettoyage, et repas.

Résultat : Un service hebdomadaire de 36 repas (le mardi) pour toute l’année 2009.
La remise en état des logements ; nettoyage, réparations ou transformations , peintures et aménagements intérieurs – extérieurs.

Le but : Procurer un petit revenu aux adultes bénéficiaires de l’association. Solange, Bamisy et Jeannette sont devenus cantinières et “agents de surface” quelques heures par semaine. Gilbert peut y être charpentier, Biro peintre et Désiré maçon !

Voilà comment douze familles déjeunent copieusement une fois par semaine, apportent du travail rémunéré aux bénéficiaires d’AiDeDuFa et génèrent un petit bénéfice pour l’association afin de financer d’autres actions.
Apport estimé sur 2009 : environ 250 euros.

 

Les médicaments

Nous avons eu la visite, très agréable, d’un des membres de PHI au mois de décembre. Yves, est venu nous informer que leur organisme ne pouvait plus fournir de médicaments. En effet, les médicaments collectés dans les pharmacies en France ne sont plus redistribués pour des raisons de coût de surplus de travail (groupage, vérification des périmés…). Il est donc proposer des accords avec les laboratoires du pays qui pourraient nous vendre des génériques… PHI pourrait avoir aussi un budget pour aider certaines associations qu’ils fournissaient auparavant. La mise en place de cette nouvelle organisation risque d’être longue, il faut des autorisations auprès du Ministère de la Santé. Avant les évènements, cela semblait compliqué ; maintenant ça se transforme en tour de force mais nous avons bon espoir et une nouvelle liste de commande est partie.

Nous venons d’avoir la chance de récupérer des comprimés de chloroquine et allons même pouvoir partager ce stock avec les dispensaires de brousse. En effet, ces 3951 comprimés sous plaquettes avec péremption en Janvier 2012, ont été retirées du projet de lutte contre le paludisme alors que tous s’accordent pour dire qu’à Madagascar, le produit est encore efficace et prescrit par les médecins.

 

L’atelier

En ce début de 2009 ! Il faut passer à la légalité : un contrat d’apprentissage de 6 mois a été déposé à l’inspection du travail pour accord. Aurélie, Patricia, Licina et Manatina sont officiellement apprenties.
Globalement, l’expérience est très satisfaisante. L’équipe est soudée, et agréable. Les filles sont encore jeunes, mais les consignes sont de mieux en mieux respectées.

Les prochains produits :

  • Une robe chasuble pour petites filles
  • La réalisation d’un livre d’éveil
  • Des tongs d’intérieur
  • Un rangement suspendu pour les cases
  • Un fauteuil hamac

Le but : Faire un contrat d’embauche en juillet pour les quatre filles ; elles pourront confectionner les blouses et les uniformes pendant l’hiver pour la Rentrée, puis nous reprendrons la création en septembre.
Les deux dernières séries de rideaux Skobido se terminent… et sont en vente sur le site aidedufa.org. N’ayant encore eu aucune vente de ce produit limité à 4 séries, ni de propos désobligeants sur l’article proprement dit, nous attendons vos critiques, vos propositions, voire un peu d’aide pour vendre ces premiers ouvrages.
Dites nous si vous trouvez que :
Le prix est trop élévé ? (267 euros)
Les dimensions ne sont pas adaptées à la demande ?
Hauteur 2,40m (ajustable à 2,37m ou 2,31m ou 2,25m en déplaçant les tiges dans les oeillets.)
Largeur 2m (et plus puisque modulable : 8 bandeaux indépendants)
Le modèle est difficile à intégrer ? Ou encore ?

 

Le projet de la Villa Capricorne

Le terrain est maintenant occupé par une famille installée dans la maison dit Bâtiment 2. Comme nous vous l’avions annoncé dans le n°6, les travaux sont finis. Deux bénéficiaires sont employés pour le gardiennage, les plantations et les constuctions : Basil et Gilbert.

Le bâtiment fait 28 m², sur pilotis de pierre. Il comprend le logement du gardien et de sa famille ainsi qu’un petit local pour ranger les outils ; ceci dans un espace clos de gaulettes avec une pompe à bras pour l’eau courante, et un cabinet au fond du jardin. Le terrain autour est débroussaillé ainsi que les ruines attenantes. Ce terrain de 4000m² devrait nous être officiellement cédé dans le courant de l’année, nous y installerons le projet qui nous permettra de travailler beaucoup plus efficacement.

Investissement sur le projet à ce jour : 618 euros.

Bilan 2008

Vous le trouverez en pièce jointe (tableaux excel).
Un bref résumé en mots pour ceux qui sont totalement allergiques à ce genre de document.
Les dépenses de 2008 furent de 9.128 euros contre 9.021 d’apports. Pas de problèmes de ce côté là, on a réussi à boucler ! Pourcentages par secteur :

  • 30% pour la scolarité,
  • Santé, habitat, alimentation : 35%
  • Atelier formation : 7,5%
  • Communications et déplacements : 5%
  • Locaux : 12%
  • Salaires et indemnités des bénéficiaires : 4,5%
  • Investissement au projet Villa Capricorne : 6%
  • Quelques précisions : 6% pour le budget santé est une année exceptionnelle entre deux visites médicales (Novembre 2007 et Janvier 2009) et avec un très bon apport gratuit de médicaments par PHI… Ce poste, pour 2009, est donc à revoir à la hausse.

Le prévisionnel 2009 peut sembler impressionnant, mais il ne faut pas oublier qu’il inclut le projet de la Villa Capricorne. Nous préparons donc un dossier de demandes de subventions en espérant avoir plus de chance que l’an passé. Le prochain : Conseil Régional de Loire-Atlantique, pour fin mars.

Deux architectes, à Nantes, ont pris l’affaire en main afin de rendre nos plans présentables et bien sûr nous guider dans nos choix. Ils doivent venir sur le terrain, mi-mars. Si vous avez des adresses ou des idées de possibilité de dépôt de ce dossier auprès d’autres organismes, n’hésitez pas à nous en faire part!

Les dons

Déjà de nombreux dons en ce début d’année 2009, soit 2560 euros !

La visite médicale a pu se faire…
Jeannette et ses quatre enfants sont au sec, la famille de Joce aussi !
L’aide alimentaire peut continuer et s’étendre vers les autres bénéfiaires… En cette période difficile (entre deux récoltes de riz, avec l’augmentation des prix qui se fiche totalement de la baisse du prix du barril de pétrole, en période cyclonique où l’océan ne permet pas la pêche, et fragilisée par l’instabilité due aux évènements politiques), nous retrouvons malheureusement les dures réalités de l’aide-assistanat pour des familles qui ont faim ! La distribution bi-hebdomadaire du riz continue !
Un immense merci à tous les donateurs qui permettent ces extras et concrétisent le lancement du projet de la Villa Capricorne.

Coût estimatif pour l’année : 850 euros.

 

La vie quotidienne

L’aéroport est fermé… ou les pilotes ne veulent plus y aterrir, ce qui peut aisément se comprendre depuis l’évènement du 27 janvier. Résultat : Plus de ligne Air Madagascar jusqu’à ???
L’électricité fonctionne le soir, une fois sur deux…ou pas du tout.

Nous n’avons aucune réelle information, mais des monceaux de rumeurs qui s’enchevêtrent, enflent, salissent ! Les provinces sont parfaitement isolées de la capitale où tout semble se « décider ». Nous avons croisé un officier supérieur de gendarmerie qui a avoué ne plus savoir qui était chef du pays ?!
Nous n’oublions pas que le soir de l’incendie de l’avion, tous escortaient la fuite du Ministre coach laissant les troupes des forces de l’ordre… sans ordre.

Les commerçants ont déclaré « ville morte » pendant deux jours, ils ont fermé le temps d’évacuer leurs stocks en brousse à l’abri des pillards. Puis timidement au cours de la semaine, tous ont réouvert. Les boutiques aux étagères vides sont prêtes à peindre, une occasion à ne pas manquer ! Les petites échoppes des vendeurs de fripes, de chambres à air de bicyclette, de falbalas et petits accessoires en tout genre, sont restées démantelées, les boutiquiers ont fuit : une partie complète du marché est déserte. L’huile et le pétrole se vendent hors circuit. Les produits de luxe (beurre et yaourts cachetés) ont totalement disparus. Le marché est parcimonieusement approvisionné en légumes par la province de Fiananrantsoa. Le lycée cherche d’urgence, 3 professeurs : occupés par des gens originaires des plateaux terrorisés par cet acharnement ethnique , ces postes sont actuellement vacants.

La crise politique est récupérée et transformée ici en conflit ethnique. Les antefasa (majoritaires à Farafangana ), ennemis hériditaires des zafisoro (seconde ethnie locale), seraient menés par des familles déchues, prospères au temps de la colonisation et de Tsiranana qui cherchent à prendre le pouvoir octroyé depuis plusieurs décennies aux antesaka (ethnie du sud de la région) pour éviter les affrontements historiquement sanglants entre antefasa et zafisoro… La raison ne semble pas de la partie !

 

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